Mise à jour macro US septembre: possibilité d’une récession en 2020
Résumé : Le bilan des données macroéconomiques reste positif. La croissance reste positive mais son rythme ralentit. Une récession débutant en 2019 est peu probable, mais une récession en 2020 est une possibilité grandissante.
Pourquoi suivre la macroéconomie ?
Etant donné que la bourse et l’économie évoluent dans la même direction sur du long terme, il est indispensable de suivre l’évolution de l’économie américaine afin de prendre les meilleures décisions d’investissement.
Voici le cours du Russell 3000 (rouge) superposé au PIB US depuis 1978 : (récessions américaines en gris)
Inversion de la courbe des taux
Le marché obligataire voit la croissance s’affaiblir. La courbe des taux s’est “inversée” (rendements sur 10 ans inférieurs à ceux sur 2 ans) avant chaque récession des 40 dernières années. Cependant, le décalage entre l’inversion et le début de la prochaine récession a été long: au moins 7 mois et parfois jusqu’à 2-3 ans.
La courbe des taux est finalement inversée depuis août. De ce fait, l’expansion actuelle devrait durer jusqu’en 2019, mais 2020 est maintenant à risque.
Nouveau record des ventes au détail réelles
Les ventes au détail réelles ont augmenté de 1,6% et ont atteint un nouveau record en juillet. La tendance reste haussière et plus élevé que les périodes antérieures aux deux dernières récessions.
Faible demande d’allocations chômage
Les demandes aux allocations chômage ont atteint leur plus bas niveau en 50 ans en avril (il y a tout juste 4 mois). Au cours des 50 dernières années, les demandes d’allocations ont commencé à augmenter au moins 7 mois avant la prochaine récession.
Récent pic des ventes de maisons neuves
En juillet, les mises en chantier ont progressé de 1% sur 12 mois glissants, les permis de construire de 2% et les ventes de logements neufs de 4%. Au cours des 50 dernières années, une moyenne de 28 mois s’est écoulée entre le pic d’expansion des ventes de maisons neuves et le début de la prochaine récession.
Jusqu’à présent, le dernier sommet s’est produit en juin, il y a à peine 2 mois, ce qui laisse à penser que la prochaine récession n’est pas proche d’arriver.
L’indice avancé du Conference Board inscrit un nouveau record
L’indice des indicateurs économiques avancés du Conference Board a atteint un nouveau sommet en juillet. Cet indice comprend les indicateurs ci-dessus ainsi que les cours des actions, les nouvelles commandes ISM, les heures de travail dans le secteur manufacturier ainsi que la confiance des consommateurs.
Cet indice peut légèrement baisser pendant une expansion, mais le dernier sommet a eu lieu au moins 7 mois avant la prochaine récession au cours des 50 dernières années, ce qui suggère également que la prochaine récession n’est pas proche d’arriver.
Pourquoi est-ce que cela est important pour les marchés boursiers?
Les indices boursiers sont également des indicateurs en avance sur la prochaine récession, mais les indicateurs macroéconomiques susmentionnés s’affaiblissent encore plus tôt. Ils permettent entre autres de distinguer une correction de 10-20% d’un long marché baissier.
Dans l’ensemble, ces indicateurs suggèrent qu’une récession débutant en 2019 est improbable, mais une récession en 2020 est une réelle possibilité.
Passons maintenant en revue les données les plus récentes, en nous concentrant sur quatre grandes catégories: le marché du travail, la demande des consommateurs, le marché immobilier et l’inflation.
Le marché du travail
Emplois
La masse salariale non agricole du mois d’août était de 130 000 nouveaux employés moins les 20 000 révisions nettes des deux mois précédents.
La croissance de l’emploi ralentit cette année. Le gain mensuel moyen d’emploi était de 240 000 en 2015, 211 000 en 2016, 189 000 en 2017 et 204 000 en 2018. Au cours des 12 derniers mois, la moyenne mensuelle est tombée à 173 000, le plus bas niveau en 7 ans.
Les impressions NFP mensuelles sont volatiles. Depuis les années 1990, les publications du NFP proches de 300 000 (comme en janvier) ont été suivis par des publications proches ou inférieures à 100 000 (comme en mai). C’est un phénomène normal dans marché boursier haussier. Les NFP mensuels étaient même parfois négatifs comme en 1993, 1995, 1996 et 1997, mais rebondissaient les mois d’après.
A cause de la volatilité du NFP, il est préférable de regarder la tendance. En août, la croissance de l’emploi était de 1,4% sur 12 mois glissants. Jusqu’au printemps 2016, la croissance annuelle avait été supérieure à 2%, son niveau le plus élevé depuis les années 1990. Historiquement, la croissance de l’emploi a tendance à chuter plusieurs mois avant le début d’une récession.
Salaires
Une autre bonne nouvelle: l’emploi a été stimulé par les emplois à temps plein, qui ont atteint un nouveau record absolu en août (ligne bleue), et non par les emplois à temps partiel (ligne rouge). Généralement, le nombre d’emplois à temps plein a tendance à baisser pendant une récession.
La croissance du salaire horaire moyen a été de 3,2% sur un an en août. Le taux de février de 3,4% était le plus élevé en 10 ans. C’est une tendance positive, qui montre un marché de l’emploi en bonne santé avec une demande pour plus de travailleurs. Une accélération soutenue des salaires constituerait un grand avantage pour la consommation des américains.
Demande des consommateurs
Le PIB réel a augmenté d’environ 2 à 3%, ce qui correspond à environ 4 à 5% de croissance du PIB nominal. La croissance annualisée du PIB réel (corrigée de l’inflation) au second trimestre a été de 2,3% sur un an. La croissance ralentit.
La composante “dépenses de consommation personnelle réelle” du PIB (PCE réel), qui représente environ 70% du PIB, a augmenté de 2,7% sur un an au second trimestre.
Les ventes au détail réelles ont augmenté de 1,6% en un an en juillet et ont inscrit un nouveau record. Les ventes ont chuté plus d’un an avant la dernière récession. La contraction en décembre dernier est donc un signal d’alerte pour l’économie américaine.
Pour le troisième trimestre, la Fed d’Atlanta estime la croissance à 1,4%.
Le marché immobilier
Le ralentissement économique était apparent dans le logement, mais les récentes publications ont montré une amélioration.
Premièrement, les nouvelles maisons familiales vendues se sont élevées à 635 000 en juillet, en hausse de 4% en glissement annuel. Dans ce cycle, les ventes ont atteint un sommet en juin. Historiquement, ces ventes étaient à leur sommet 28 mois avant la prochaine récession.
Deuxièmement, les mises en chantier ont augmenté de 1% en juillet, en hausse par rapport à une baisse de 11% en glissement annuel en février.
L’inflation
Malgré la stabilité de l’emploi, de la demande et de l’immobilier, l’inflation de base reste proche de l’objectif de 2% fixé par la Fed.
L’IPC (ligne bleue) était de 1,8% le mois dernier. L’IPC de base (plus important ; ligne rouge) a augmenté de 2,2%.
La Fed préfère utiliser les dépenses de consommation personnelles (PCE) pour mesurer l’inflation. L’indice PCE total et de base étaient de 1,4% et 1,6% en glissement annuel respectivement en juillet.
Indicateurs coïncident de l’économie
D’autres indicateurs comme le nombre total d’employés et la production industrielle sont à leurs plus hauts historiques. Dans le passé, ces indicateurs avaient tendance à reculer avant ou pendant une récession.
Disclaimer
Cet article est uniquement à titre d\'information générale et ne vise pas à fournir des conseils ou des recommandations personnalisés. Rien ne garantit que les opinions ou stratégies discutées ici conviennent à tous les investisseurs ou donneront des résultats positifs. Investir comporte des risques, y compris une éventuelle perte de capital. Les prévisions économiques énoncées peuvent ne pas évoluer comme prévu et sont sujettes à changement.